...Vers la Pologne ...

On entasse les bagages . A trois derrière , soit cinq avec Esther Ferrer . Elle nous a fait une bonne Biennale. En renonçant a être du voyage , pour pouvoir compter sur le temps nécessaire à sa prestation vénitienne , et hop elle est punie instantanément : le Grand Prix lui passe sous le nez .

Donc plus que quatre et non des moindres , de I'ainé au petit jeune , Jean Dupuy Gerwulf-Wilkolak , Bibi et Richard Piegza .Pas très loin , mais assez pour se tromper de route , de l'autoroute belge , on arrive à Mazy chez Jean-Pierre Verheggen , j'énerve G-W à chaque fois que je prétends que nous voici chez le ministre wallon pour les livres . Très jaloux des titres ; La bière est somptueuse ; Verheggen nous donne Le Daily-Bul : quarante balais et quelques . De la saine lecture pour la route que ce petit glossaire à usages divers et l'interview très instructif de J-P V , avec André Balthazar , Jean-Pierre file à l'anniversaire de sa petite fille et nous déjeunons seuls sur son herbe sous un doux soleil .

Arrivé à Cologne , j'en impressionne plus d'un en retrouvant sans coup férir le repère de Boris Nieslony . Juste un an auparavant les trois petits pères de Wizya Vidéo Art Action , avions déjà atterris dans l'atelier de Boris , en route pour la Pologne et Vilnius . Jean Dupuy découvre , questionne sur le travail plastique de Boris l'organisateur , le performeur , l'archiviste .

A la pizza on ne boit pas que de l'eau (bien qu'au centre de Cologne ). Boris devient de plus en plus chaleureux . Gros smaks et grosses larmes : il nous laisse rentrer seuls . Une longue trotte , G-W refuse l'idée du tram . J'essaye de lui expliquer Lacan en quarante cinq secondes , mais son idée reste fixe . Richard me dit posséder une photographie compromettante sur le trajet du retour . Une histoire de travelos . Rusés avec Richard nous sautons le mur et nous interceptons les deux autres en voiture, alors qu'ils croyaient bien loin derrière eux. Des fou-rires avant de s'endormir des histoires de cons cierges .

Réveil cinq heures du matin . On fait dix mètres et Jean observe que le pneu arrière droit doit être à plat . Il a été crevé pendant la nuit . Plusieurs coup de couteau dont un fatal . G-W refuse que l'on s'arrête pour changer la roue de secours . On a l'impression d'être devant un mystique du porte monnaie . Une jouissance à empêcher l'autre ( à ouvrir le délicieux Louis Vuitton monogramme de Richard ) .

On arrive à la frontière polonaise . Richard n'a amené que son passeport français, bien sûr périmé . Les douaniers allemands proposent un sauf conduit provisoire à payer en DM que G-W sort de sa poche revolver ; je me voyais déjà à Berlin au consulat . Merci G-W et la construction de l'Europe .

Avec mes vieux schémas je n'en reviens toujours , un vrai tour de passe-passe . En un an la route a bien changé . Moins de files trop interminables de camions , disparues les jeunes dames sur le bord de la route .

Vers le soir Jean repère une façade , rien qu'une façade vibrante dans les rayons du soleil couchant .

G-W piaille pour que l'on ne rebrousse pas chemin . Mirage ? Malgré la description de Jean plus rien. Des gros nuages ont tout changé . On se filme et l'on se photographie à qui mieux mieux.

Les signalisations pour Piotrkow Trybunalski dans les dernières kilomètres posent problèmes .

On en conclut que tout le monde doit connaître , au vu des panneaux fantomatiques . Enfin vers 22 heures tout la petite troupe des gentils organisateurs nous attend au Restauracja EUROPA . Nous sommes au Centrum Organizacyjne . Il suffit de trouver un décor chinois pour manger une bonne soupe polonaise , de garer la voiture dans un parking gardé et de dormir sur nos huit oreilles .

Première constatation . La journée commence tôt en Pologne . Comme par enchantement et sans fatigue , j'arrive à ouvrire l'oeil tous les jours aux alentours de six heures ... Ensuite comme dans les films , on tape contre le mur Jean et moi pour communiquer notre état d'éveil ; Les chambres sont vastes , l'eau de la baignoire est brûlante et les deux lits sont si lourds qu'il est impossible de les rapprocher .Tous les invités du festival partagent le même couloir . Il semble que l'hôtel excentré abrite surtout de jeune étudiants .

Andrzej Partum est présenté sur le programme comme l'invité d'honneur . Des tables lui sont réservé. Il arrive avec deux jeunes femmes qui ne manquent pas d'attirer l'attention . Surtout lorsque la vodka a coulé et que la nuit est bien avancée . On se demande pourquoi elles s'étonnent que Jean ouvre tout nu la porte longuement tambourinée. Le petit fils de Picabia remplace G-W qui dort , pour trouver quelque chose à dire et à faire avec le sexe opposé . Richard ne démord pas de Interakcje/Centrum-Przylesie . Alors que je reçois une rinçade d'Andrzej j'en comprend plus que nécessaire ; heureusement au réveil j'ai tout oublié .

Valentine Verhaeghe et Michel Collet forme un couple au milieu de lions solitaire .

Le bureau de l'instant de Michel c'est le côté narcissique du temps. Aimer , c'est essentiellement être aimé nous dit Freud . Le temps d'un instant à l'autre va fermer avec le bureau . On mesure la fragilité de l'ensemble , et notre lien au futur proche .

Valentine dansant dans les transports en commun , elle a l'air épanouie ce qui intrigue le plus autour d'elle . Plus qu'un comportement , une brillance .

 

 

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